Asie

Les pays asiatiques ont signé près de 2000 accords internationaux d’investissement, dont la plupart comprennent le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États (ISDS, selon l’acronyme anglais) qui donne aux investisseurs étrangers le droit de contourner les tribunaux nationaux et de recourir à un système de justice parallèle spécialement conçu pour eux.

L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est ou ASEAN (formée du Brunei, de la Birmanie, du Cambodge, de l’Indonésie, du Laos, de la Malaisie, des Philippines, de Singapour, de la Thaïlande et du Vietnam) assure également la protection des investisseurs dans le cadre de l’accord global d’investissement de l’ASEAN (ACIA) qui a été adopté en 2009.

L’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP ou TPP en abrégé) comprend des dispositions sur l’ISDS, avec une exception pour les mesures de lutte contre le tabac.

Le TPP a été signé le 7 mars 2018 entre 11 pays de la région du Pacifique : Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour et Vietnam. Il est entré en vigueur le 30 décembre 2018 parmi les membres qui l’ont ratifié. Les États-Unis s’en sont retirés en janvier 2017.

Le Partenariat économique régional global (RCEP) est un projet de méga accord commercial régional. Il est actuellement en cours de négociation entre les États asiatiques suivants : Brunei, Cambodge, Chine, Indonésie, Japon, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines, Singapour, Corée du Sud, Thaïlande et Vietnam, ainsi que l’Australie et la Nouvelle-Zélande. L’Inde s’est retirée des négociations en décembre 2019.

Le RCEP incluait à l’origine l’ISDS, mais suite à l’opposition de groupes de la société civile et de certains gouvernements, les négociateurs ont accepté de l’exclure en septembre 2019. Cependant, les Etats négociateurs ont déclaré qu’ils se pencheraient à nouveau sur la question à un stade ultérieur, et évalueraient s’il fallait ou non l’inclure.

L’Inde a été le pays le plus ciblé de la région, avec 25 différends enregistrés - dont la majorité a été initiée par des pays d’Europe occidentale. La majorité des différends ont été initiés par des multinationales originaires de la Turquie, avec 35 affaires.

En juillet 2019, le Pakistan a été condamné à payer plus de 5 milliards de dollars à des investisseurs chiliens et canadiens (Antofagasta et Barrick), qui avaient déposé une plainte d’ISDS contre le pays en utilisant le traité bilatéral d’investissement Australie-Pakistan. L’affaire concerne une mine d’or et de cuivre, pour laquelle un permis de prospection avait été refusé. Les sociétés minières n’avaient investi qu’environ 200 millions de dollars.

Plusieurs gouvernements de la région ont déclaré qu’ils allaient réformer le mécanisme. Fin 2014, le Sri Lanka a annoncé son intention de s’écarter des modèles traditionnels de TBI. Il a cité comme raisons la faible correlation entre les TBI et l’investissement étranger direct, les différends passés en matière d’ISDS et la tendance des TBI à restreindre l’espace politique national. Le Sri Lanka est favorable à la promulgation d’une législation nationale appropriée pour protéger les investissements étrangers.

Au début de 2014, l’Indonésie a annoncé qu’elle mettrait fin à 67 de ses TBI. L’ancien président Yudhoyono a fait valoir qu’il ne voulait pas que les multinationales fassent pression sur les pays en développement. 21 TBI ont été résiliés en 2015. L’Indonésie a rédigé un nouveau modèle de TBI, mais il n’a pas encore été adopté.

En décembre 2015, l’Inde a publié un modèle de TBI révisé qui, par exemple, exige des investisseurs qu’ils épuisent les recours internes (tribunaux indiens) avant de se tourner vers l’arbitrage international, et laisse de côté les dispositions relatives au "traitement juste et équitable". En conséquence, l’Inde a notifié 58 pays qu’elle mettait fin ou ne renouvellerait pas les TBI qui avaient expiré. En janvier 2020, elle a signé un TBI avec le Brésil qui exclut l’ISDS et favorise la prévention des différends, ainsi que le règlement des différends entre États.

(avril 2020)

Yonhap | 10-mar-2014
La Corée du Sud va négocier avec les Etats-Unis la révision de la clause sur l’arbitrage investisseur-état (ISD) de leur accord de libre-échange (ALE), a fait savoir ce dimanche une source anonyme du ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Energie.
| 6-mar-2014
For a variety of reasons, including poor management of public perceptions, the administration’s trade agenda is in trouble. Much of the public’s antipathy toward trade agreements can be boiled down to concerns about the so-called Investor-State Dispute Settlement (ISDS) provision. ISDS enables foreign investors to circumvent domestic legal processes and sue host governments in third-party arbitration tribunals for unfair or discriminatory treatment – described hyperbolically by those fanning the flames of opposition as “running roughshod over domestic laws, regulations, and sovereignty.”
| 4-mar-2014
Pakistan has sought a 20-day extension to file its reply to the International Centre for Settlement of Investment Disputes (ICSID) against a damage claim of $2.1 billion filed by Turkish firm M/s Karkey Karadeniz Elektrik Uretim. The sources said Pakistan had to submit its reply to the international body by February 28, 2014 but it was delayed due to a change in legal firm.
| 3-mar-2014
Several local newspapers misread the recent decision by the Washington-based International Center for Settlement of Investment Disputes (ICSID) as a verdict forcing the Indonesian government to pay over US$1 billion in compensation to the plaintiff, London-listed Churchill Mining Plc, in regard to its coal mining concessions in East Kalimantan.
Alliance News | 25-fév-2014
The thermal coal producer said the International Centre for Settlement of Investment Disputes rejected Indonesia’s jurisdictional challenges and it can now pursue claims for damages under the respective Bilateral Investment Treaties Indonesia entered into with the United Kingdom and Australia.
Lexology | 25-fév-2014
The text of the Korea-Australia Free Trade Agreement (KAFTA) was released on 17 February 2014, following the conclusion of negotiations on 5 December 2013.
Farm Weekly | 24-fév-2014
The Korea-Australia Free Trade Agreement (KAFTA) opens up the potential for Korean-domiciled corporations to sue Australian governments - federal, State and local - over decisions that a company believes to have unfairly affected investments they have made in Australia.
SSRN | 20-fév-2014
Although some IIAs have generated a few disputes for technical reasons, it is rather predictable that Asian states are currently entering an era in which foreign investors are likely to multiply claims.
| 11-fév-2014
Karkey Karadeniz Electricity Production Corporation (Karkey) has filed a memorial to the World Bank’s International Centre for Investment Disputes (ICSID) claiming $2.1 billion damages against government of Pakistan.
Fraud Intelligence | 2-fév-2014
By losing its rights under a bilateral investment treaty against a sovereign due to corruptly securing its investment, Metal-Tech marks a seemingly growing trend of bribery playing a critical role in international investment arbitration disputes.