Europe

Les États membres de l’Union européenne (UE) ont signé plus de 1 300 traités d’investissement avec des pays tiers, en plus des quelques 200 traités conclus entre les membres de l’UE. Les États européens non membres de l’UE ont signé plus de 500 traités. La plupart d’entre eux contiennent des dispositions relatives au règlement des différends entre investisseurs et États (ISDS, selon l’acronyme anglais), qui permettent aux sociétés étrangères d’attaquer les États devant un tribunal arbitral, s’elles estiment que leurs bénéfices ou leurs investissements potentiels sont négativement affectés par de nouvelles lois ou des changements de politique.

L’UE a ratifié quatre accords comportant un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États : le Traité sur la Charte de l’énergie (TCE), auquel 53 pays européens et d’Asie centrale sont parties, l’Accord économique et commercial global (AECG), avec le Canada, et les accords avec le Viêt Nam et Singapour. Seul le TCE est pleinement en vigueur. Les dispositions sur l’ISDS dans les trois autres seront mises en œuvre après que tous les États membres les auront ratifiées.

Ces trois accords comprennent également un mécanisme révisé d’ISDS, créé par la Commission européenne, connu sous le nom de système de tribunaux d’investissement. De nombreux critiques affirment que ce nouveau système est en grande partie un écran de fumée qui ne s’attaque pas au cœur du problème relatif aux mesures de règlement des différends entre investisseurs et États.

En 2015, la Commission européenne a demandé aux États membres de l’UE de mettre fin à leurs traités bilatéraux d’investissement (TBI) intracommunautaires, arguant qu’ils sont incompatibles avec le droit communautaire, ce qui a été confirmé par la Cour de justice de l’Union européenne dans sa décision "Achmea".

En avril 2020, le nombre de litiges intra-UE en matière d’ISDS s’élevait à 170, soit environ 17 % de l’ensemble des litiges dans le monde, dont 76 ont été introduites dans le cadre du TCE.

Au total, les investisseurs des pays européens ont engagé plus de 600 affaires d’ISDS, dont la moitié contre des États non européens. Les pays européens ont été visés dans environ 350 affaires. L’ensemble des investisseurs des États membres de l’UE ont lancé la majorité des litiges (plus de 400).

L’Espagne, la République tchèque, la Pologne, la Russie et l’Ukraine ont été parmi les dix États les plus touchés du monde. Les investisseurs originaires des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de l’Espagne, de la France, du Luxembourg, de l’Italie et de la Suisse figurent parmi ceux qui ont initiés le plus différends.

Parmi les cas les plus connus, on peut citer :

Yukos (Ile de Man) c. Russie : les actionnaires principaux de la compagnie d’exploitation de pétrole et gaz naturel ont obtenu 50 milliards de dollars américains en 2014 (TCE invoqué).

Eureko (Pays-Bas) c. Pologne : règlement à l’amiable de l’ordre de deux milliards d’euros en faveur de l’investisseur, un géant de l’assurance (2005) (TBI Pays-Bas - Pologne invoqué)

Ceskoslovenska Obchodni Banka (République tchèque) c. République slovaque : l’investisseur, une des plus grandes banques commerciales tchèque, a reçu 553 millions d’euros de dommages-intérêts en 2004 (TBI République slovaque - République tchèque invoqué).

Photo : War on Want

(avril 2020)

No al TTIP | 21-sep-2015
Ecologistas en Acción considera que la propuesta para maquillar el mecanismo de solución de controversias entre inversores y Estados (ISDS) presentada ayer por la Comisión Europea sigue dando a las multinacionales el privilegio exclusivo de desafiar leyes nacionales y comunitarias.
Rebelión | 18-sep-2015
Amigos de la Tierra se opone a cualquier tipo de arbitraje que otorgue derechos a las empresas por encima de gobiernos y ciudadanos.
Le Devoir | 18-sep-2015
Le mécanisme de règlement des différends indispose une majorité de citoyens
RT | 17-sep-2015
Visant à rendre l’ISDS acceptable, les modifications de forme proposées menacent d’étendre considérablement le champ de cette justice aux services des multinationales
Collectif Stop TAFTA | 17-sep-2015
Visant à rendre l’ISDS acceptable, les modifications de forme proposées menacent d’étendre considérablement le champ de cette justice aux services des multinationales
Diario de Soria | 16-sep-2015
La formación política denuncia la opacidad comunicativa y las consecuencias negativas del Tratado.
El Diario | 16-sep-2015
La Comisión trata de borrar todo rastro del denostado ISDS, el anterior mecanismo de arbitraje propuesto que dejaba la puerta abierta a la influencia del sector privado.
Euractiv | 16-sep-2015
According to EU Commissioner for Trade Cecilia Malmström, "no direct relationship" can be seen between the controversial arbitration tribunals in the draft EU-US trade agreement and increased investment, adding fuel to its critics’ fires.
Nueva Tribuna | 15-sep-2015
Ya son muchas las voces soliviantadas y muchas las conciencias despiertas que actúan contra el Tratado ultrasecreto que los USA y la UE tratan de poner en marcha al margen de la opinión de los europeos (y algunos americanos) contradiciendo el espíritu de la noción de Europa y de la legislación comercial vigente hasta la fecha.
Green Agenda | 11-sep-2015
There has been an explosive increase of cases of investor-state dispute settlement (ISDS). Modern investor-state disputes often revolve around public policy measures and implicate sensitive issues such as health and environmental protection