Roumanie : les mines d’or romaines de Rosia Montana inscrites à l’Unesco

Todas las versiones de este artículo: [English] [Español] [français]

GEO | 28 juillet 2021

Roumanie : les mines d’or romaines de Rosia Montana inscrites à l’Unesco

avec AFP

La Roumanie s’est réjouie de l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco mardi des anciennes mines d’or romaines de Rosia Montana, également placées sur la liste des sites en péril en raison d’un projet d’extraction.

S’étirant sur sept kilomètres, ces mines d’or datant des second et troisième siècles représentent l’ensemble minier romain "le plus important, le plus vaste et le plus varié connu au monde", selon l’Unesco.

Le président roumain Klaus Iohannis a salué cette décision, prise à l’occasion de la réunion annuelle du Comité du Patrimoine Mondial, à Fuzhou en Chine. "Rosia Montana peut devenir un modèle de mise en valeur du patrimoine", a écrit le président roumain sur son compte Facebook.

Ce site a "retrouvé la place qu’il mérite, c’est le résultat de 25 ans d’efforts" déployés par la société civile, s’est félicité auprès de l’AFP Sorin Jurca, un habitant engagé dans sa préservation.

Un patrimoine menacé par une compagnie canadienne

Découvertes sur place, des tablettes cirées en bois portant des textes gravés et datant de la même époque "offrent un tableau authentique de la vie quotidienne et de la pratique culturelle de cette communauté minière ancienne", a-t-il ajouté. Mais ces galeries sont "vulnérables", a mis en garde l’agence de l’Onu, appelant le gouvernement roumain à les protéger et à "ne pas délivrer de permis d’extraction" sur ce site.

Une compagnie canadienne, Gabriel Resources, qui y détient depuis 1999 une concession minière, envisageait de raser quatre massifs et d’utiliser de grandes quantités de cyanure pour extraire 300 tonnes d’or et 1.600 tonnes d’argent.

Sous la pression d’une importante mobilisation, les gouvernements successifs ont refusé de délivrer un accord indispensable pour le lancement des travaux. Evoquant une "expropriation", Gabriel Resources a demandé en 2015 un arbitrage international et réclamé 4,4 milliards de dollars de dédommagements à la Roumanie.

Alors que le verdict est attendu en 2022, la société, contactée par l’AFP, n’a pas exclu de lancer une nouvelle action en justice suite au classement du site par l’Unesco.

Le demande d’inscription au patrimoine mondial "contrevient aux obligations incombant à la Roumanie en vertu des traités internationaux dans ses relations avec Gabriel Resources", a affirmé la compagnie dans un communiqué mardi, assurant que son projet minier aurait "engendré d’énormes bénéfices économiques" pour ce pays.

Fuente: GEO