La Tribune Afrique | 11 septembre 2020
L’Angola et l’UE veulent passer à une nouvelle dimension
Outre les 20 millions d’euros bientôt débloqués par l’Union européenne (UE) pour soutenir l’Angola face à la crise, Luanda et Bruxelles veulent explorer de nouveaux terrains de coopération économique. 2021 sera une année décisive.
L’Angola et l’Union européenne (UE) s’orientent vers un approfondissement de leurs relations économiques bilatérales. Luanda et Bruxelles vont « lancer des discussions exploratrices en vue d’un accord d’investissement », ont-elles fait savoir lors d’une rencontre virtuelle ce jeudi 10 août, coprésidée par le Haut Représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, et le ministre angolais des Affaires étrangères, Téte Antonio. Ce futur accord sera négocié sur la base de l’accord de partenariat économique entre l’UE et les Etats membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe.
2021, une année décisive
Les deux parties posent également le cadre de ce que seront les prochaines relations économiques bilatérales avec un forum d’affaires de haut niveau organisé à Bruxelles au premier semestre 2021. Objectif : explorer de nouvelles voies de coopération et tracer des pistes d’amélioration du commerce et des investissements.
Une contribution de 20 millions d’euros de l’UE pour la relance angolaise
En juillet dernier, l’ambassadeur de l’UE en Angola avait annoncé une enveloppe de 20 millions d’euros de Bruxelles pour contribuer à soutenir la relance de l’économie, angolaise considérablement fragilisée par la crise de Covid-19. L’Union a annoncé ce jeudi que le déblocage de ces fonds est imminent.
Les exportations angolaises vers l’UE étaient d’environ 3,2 milliards d’euros en 2017, contre plus de 3,8 milliards d’euros d’importations, selon des données officielles. Deuxième producteur de pétrole d’Afrique, l’Angola exporte grandement cette matière première vers l’UE, mais aussi le gaz et les diamants. En 2017, les premiers clients européens de ce pays d’Afrique centrale sont l’Espagne, le Luxembourg et l’Italie, tandis que ses premiers fournisseurs sont le Portugal, le Royaume-Uni et la France.
Avec une croissance négative depuis 2016, l’Angola cherche la voie du retour aux performances d’antan qui ont fait de cette économie l’une des plus convoitée de la sous-région. La clé pour ce pays pétrolier réside dans la diversification économique. Un chemin visiblement peu aisé à emprunter, surtout dans le contexte actuel où plusieurs piliers économiques ayant été fragilisés. Mais depuis que le président Joao Lourenço a lancé sa campagne de lutte contre ce fléau, le gouvernement a réalisé plusieurs opérations de séduction auprès des investisseurs, notamment en Europe, pour les convaincre d’investir en Angola.