Stabilité financière

Le règlement des différends investisseur-Etat (ISDS en anglais) constitue une des plus grandes menaces dans l’optique d’une « re-régulation » de la finance. L’ISDS accorde des pouvoirs considérables aux firmes mêmes que la régulation de la finance devrait contrôler. Grâce à ce mécanisme, ces multinationales peuvent contourner les tribunaux nationaux et contester une loi dans un système de justice parallèle.

Les sociétés financières et non financières utilisent les clauses des accords commerciaux relatives à l’ISDS pour s’opposer à la régulation de la finance et aux mesures d’urgence concernant la stabilité financière.

Parmi les cas les plus connus :

• Investisseurs c. Argentine : quand le pays sud-américain a gelé les tarifs de l’eau et de l’électricité et a dévalué sa monnaie des suites de la crise financière de 2001-2002, il a été la cible d’une quarantaine de recours arbitraux provenant d’investisseurs divers, dont Suez, Vivendi (France) et Anglian Water (Royaume-Uni). Fin janvier 2014, l’Argentine a été condamnée à payer un total de 980 millions de dollars américains (TBI multiples invoqués).

• Poštová Banka (Slovaquie) & Istrokapital (Chypre) c. Grèce : la banque slovaque et son investisseur chypriote ont initié un recours arbitral contre la Grèce, suite à la restructuration de la dette souveraine et après avoir acheté des obligations d’État à bas prix. Mais la demande des investisseurs a été rejetée (TBI Grèce-Slovaquie & Chypre-Grèce invoqués).

• Saluka (Pays-Bas) c. République tchèque : le fonds d’investissement néerlandais a intenté un recours à l’ISDS contre le gouvernement tchèque car ce dernier n’avait pas renfloué les caisses d’une banque privée, dans laquelle l’investisseur avait des intérêts, de la même manière que les banques en partie détenues par ce gouvernement. Le plan de sauvetage des banques est apparu en réponse à une crise bancaire majeure. En 2006, l’investisseur a obtenu 236 millions de dollars américains en compensation (TBI Pays-Bas-République tchèque invoqué).

Photo : Maalokki / CC BY 2.0

(mars 2020)

Business Wire | 26-jan-2024
Nexo AG et ses filiales ont déposé une demande d’arbitrage devant le CIRDI pour plus de 3 milliards de dollars contre la République de Bulgarie pour des dommages et des pertes d’opportunités.
Novinite | 22-jan-2024
Cryptocurrency-based financial services company Nexo has filed a case against Bulgaria in an international arbitration court in the USA.
Nikkei Asia | 16-jan-2024
Investors in Hong Kong are preparing to file a request for arbitration against the Swiss government for writing off the AT1 bonds issued by Credit Suisse, claiming the move was at odds with a bilateral investment treaty between the jurisdictions.
Inside Climate News | 15-jan-2024
When Ecuador placed a windfall tax on foreign oil operations, French and U.S. companies filed claims—and were awarded more than $800 million.
Al Habtoor | 10-jan-2024
Emirati conglomerate Al Habtoor Group served a notice of an Investment Treaty Dispute against the Lebanese Republic in connection with Lebanon’s breaches of the Bilateral Investment Treaty between the United Arab Emirates and Lebanon.
CDR | 10-jan-2024
A wrangle over a shareholding in a Tunisian bank which dates back to the 1980s has finally been resolved in arbitration.
ABH Holdings S.A. | 5-jan-2024
ABHH seeks full compensation for the expropriation of Sense Bank by the Ukrainian authorities through enforced nationalisation.
African Manager | 3-jan-2024
Le ministre tunisien des Domaines de l’Etat et des affaires foncières a révélé que les frais d’arbitrage et de contentieux dans le dossier de la Banque franco-tunisienne s’élèvent à environ 13 millions de dinars (4 millions d’euros).
Webmanagercenter | 3-jan-2024
Selon la décision d’arbitrage rendue le 22 décembre 2023, l’État tunisien doit verser une indemnité de 1 106 573 dinars tunisiens, alors que les demandes du plaignant s’élevaient à près de 37 milliards de dinars tunisiens (11 milliards d’euros).
Project Syndicate | 1er-déc-2023
The ongoing lawsuit brought against Honduras by an American company underscores the unjust and undemocratic nature of the investor-state dispute settlement system.